Kit des compétences et savoirs indispensables à l’avocat du mineur
1) Introduction :
Déterminer notre niveau de compétence dans le cadre de notre pratique professionnelle n’est pas une chose facile.
Ce l’est d’autant moins que notre formation universitaire n’a généralement développé qu’une partie des savoirs permettant d’élever ce niveau qualitatif et que nous ne sommes pas spécialement coutumiers de ce travail d’introspection.
Un dossier se présente, nous le défendons avec ardeur et bonne volonté, mobilisant toutes les ressources que nous possédons puis… nous passons au suivant et ainsi de suite, sans généralement prendre le temps de nous arrêter pour nous interroger sur l’efficacité de nos interventions.
Or, peu nombreux sont les mineurs qui se permettent de questionner la compétence de leur conseil et une bonne partie des parents, que nous assistons devant le tribunal de la jeunesse, sont peu exigeants ou pas informés de ce qu’ils peuvent attendre de leur avocat.
Notre statut d’indépendant ainsi que la structure de nos cabinets ne poussent pas non plus à un contrôle interne de qualité. Quant aux contrôles du bureau d’aide juridique, ils sont essentiellement administratifs et ne visent que de manière marginale la compétence que l’avocat développe dans sa fonction.
Il nous appartient dès lors d’être les premiers garants de notre savoir-faire, de nous imposer une éthique de travail qui tende vers une qualité sans cesse renforcée.
Comment dès lors définir notre compétence en tant qu’avocat de l’enfant ?
Devons-nous d’abord être un bon juriste qui connait les droits de son jeune ? Mais de quels droits parle-t-on ? Juste ceux liés aux instances où l’avocat l’assiste (SAJ, SPJ, TJ,…) ou de manière plus large tous les droits de l’enfant : droit scolaire, droits liés à l’autonomie civile que le jeune acquiert en grandissant, droits sociaux (CPAS, allocations familiales,…), droit de participation aux affaires qui le concernent (droit d’être entendu, de donner son accord,…), droits du patient mineur, autorité parentale,…
Est-ce plutôt notre savoir-faire dans l’articulation des procédures ou la mise en avant des positions de notre client, notre art oratoire, notre capacité à emporter la conviction du mandant ou à négocier finement un accord « win-win », qui doivent être d’abord validés ?
Est-ce notre qualité de « communiquant » ? En tant qu’adulte, nous devons nous mettre au diapason du mineur et lui expliquer des procédures et droits de plus en plus complexes en des termes accessibles qui permettent sa participation directe au débat.
Pourtant, durant nos années d’étude ou notre stage au barreau, nous n’avons guère eu de formation relative à ce savoir-faire particulier ?
Cette qualité de communiquant sera aussi sollicitée lors de nos contacts avec des non-juristes (psy, assistants sociaux, parents, écoles, policiers,…) dont souvent nous ne maitrisons que partiellement le savoir, voire la terminologie.
Est-ce notre connaissance des arcanes du métalangage qui doit être mise en avant ? Lorsque nous recevons un mineur doit-on plus l’écouter avec nos oreilles qu’avec nos yeux ? Dans un entretien de cabinet, est-ce notre capacité à saisir rapidement les interactions entre les personnes présentent qui servira le mieux notre mineur ou notre connaissance de ses droits ?
Enfin, est-ce nos « qualités de cœur », notre disponibilité, notre empathie, notre capacité d’ajustement dans des situations sans cesse changeantes et souvent gérées dans l’urgence, notre calme intérieur, notre prise de conscience des émotions qui nous traversent et qui , au même titre que nos « croyances », auront une influence directe sur nos interventions, qui nous révèleront comme avocat compétent ?
Une réponse assez évidente vient à l’esprit : nous serons plus compétents, et donc plus efficaces pour le jeune que nous assistons, si nous maitrisons une grande partie des connaissances et agilités énoncées ci-dessus. Théoriquement ce raisonnement est juste. Dans la pratique, c’est évidemment moins simple car la multiplicité des savoirs abordés ci-dessus peut nous donner l’impression que la tâche est énorme.
L’objectif de cette formation est d’aider les praticiens du droit de la jeunesse à progresser dans leur recherche de compétence en leur permettant d’évaluer leurs besoins de formations.
Pour cela, il nous semble utile de :
Lire la suite en cliquant ici:
DOCUMENTS: |
Savoir - Savoir Faire - Savoir Etre: Texte d'intro |